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Une crise énergétique dématérialisée ?

Updated: Nov 17, 2021



"L'Ukraine est traditionnellement considérée comme le grenier à blé de l'URSS. Quant à la Biélorussie, une de ses spécialités est l'élevage, et elle est considérée comme grande productrice de lait et de viande. Dans l'interview à la Pravda déjà citée, V. Kovalev indique que 20 % des terres exploitées sont contaminées. Les informations provenant des journaux biélorusses montrent que les préoccupations affichées par les responsables locaux, ceux des régions de Gomel et de Moghilev en particulier, contrastent avec l'optimisme des experts de Moscou.

La production agricole se poursuit sur les terrains contaminés, mais aucune indication n'est fournie sur les niveaux de contamination de la nourriture « sale » ainsi obtenue. Dans son interview qui se voulait rassurante, le président du Conseil de Biélorussie formulait néanmoins l'espoir qu'on le libérât de la nécessité de produire du blé [contaminé].

La décontamination a été un échec, de l'aveu même de nombreux experts officiels. Enlever une couche suffisamment épaisse de terre (ou l'enfouir) conduit à un terrain stérile. Le Pr Youri Izraël (directeur de l'Institut d'hydro-météorologie d'URSS), dans Sovietskaya Bieloroussia du 14 mars 1989, reconnaît : « Nous avons observé plusieurs fois que par migration des radionucléides, le niveau de contamination reprenait rapidement sa valeur initiale. » Le Pr Iline, responsable central de la radioprotection, précise « De plus, on a supposé qu'avec l'aide d'un certain nombre de mesures on pouvait abaisser les niveaux de doses, ce qui devait permettre de vivre dans la zone. Mais nos espoirs concernant la décontamination ne se sont pas réalisés. »"

Bella et Roger Belbéoch, Tchernobyl, une catastrophe, p118-119



Lundi 15 novembre,


Assis derrière mon écran, j'ai des doutes sur la nécessité de cette lettre. Des doutes sur la pertinence d'une lettre critique de plus. Une lettre que je vais poster sur des réseaux virtuels.

Une lettre décousue qui sera peut-être la dernière...


Si le nucléaire pollue nos vies de multiples manières, il est aussi indéniable que le secteur du numérique (des technologies de l'information et de la communication) représente une part de plus en plus importante de la consommation énergétique mondiale. Le réseau internet est loin d'être immatériel...


Extraire des métaux rares pour rester connectés ? Mais une connexion à quel prix ?

Ces extractions contribuent bien évidemment à la pollution des sols, des eaux et de l'air.

Elles génèrent des déplacements de populations. Dans certaines régions, leur commerce est directement lié à des conflits armés. Des morts. Des "métaux du sang" encore une fois...


Le paradoxe ultime revient à utiliser ces métaux rares pour développer de nouvelles sources de productions énergétiques...

Des technologies de plus en plus performantes...pour accélérer la catastrophe écologique en cours !


"Bien sûr, il se peut que vous ne soyez pas en mesure actuellement de réfléchir à tout cela et que vous fassiez ce travail par nécessité. Derrière l’obéissance aux ordres des directions, il y a souvent des loyers à payer, des crédits à rembourser, ou encore des rêves d’évasion et de voyage, une fois telle mission ou tel contrat court terminés. Réfléchir et désobéir peuvent sembler un luxe inenvisageable pour beaucoup, quand il y a 5 millions de chômeurs et un tel niveau de précarité.
Mais avouez que cela donne une situation étrange : les opposants à Linky refusent entre autres l’automatisation des relevés de consommation d’électricité ; donc ils défendent en quelque sorte vos emplois à votre place. Et vous, vous travaillez activement à leur suppression! Vous êtes comme ces employés de La Poste qui font du zèle pour apprendre aux usagers à se servir des machines à affranchir, participant ainsi à la légitimation des futurs dégraissages dans leur entreprise, dont ils seront peut-être eux-mêmes victimes."
Sébastien Delpech, le 6 avril 2017. Membre du groupe Faut pas pucer (mémé dans les ordis), en lutte contre le puçage des animaux et l’informatisation du monde/ Linky : surveiller et gérer

Bref vous l'aurez compris, je me ferais un plaisir de vous retrouver en chair en et os à la librairie... Pour parler de bouquins, de leurs contenus et du monde qui nous entoure.



Piste de lectures:


- Bella et Roger Belbéoch, Tchernobyl, une catastrophe, Édition de La Lenteur, 2012

- Arkadi Filine, Oublier Fukushima, Édition du bout de la ville, 2021

- Sabu Kohso, Radiations et révolution: capitalisme apocalyptique et luttes pour la vie au Japon, Édition Divergences, 2021

- Frédéric Gaillard, Le soleil en face. Rapport sur les calamités de l'industrie solaire et des prétendues énergies alternatives, Édition L' Échapée, 2012

- Collectif Écran Total, Linky : surveiller et gérer, Édition La Lenteur et Édition Le monde à l'envers, 2020

- La Canaille à Golfech, fragments d’une lutte antinucléaire (1977-1984), Mutines Séditions, 2013

- Célia Izoard, Lettres aux humains qui robotisent le monde. Merci de changer de métier, Édition de la dernière lettre, 2020


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