Dans le présent ouvrage, écrit l’auteur, cette Révolution inconnue est la Révolution russe ; non pas celle qui a été maintes fois traitée par des hommes politiques ou des écrivains patentés, mais celle qui fut ou négligée, ou adroitement voilée, ou même falsifiée : celle qu’on ignore.
L’auteur a vécu la Révolution de 1917. Il y a activement participé. Et il désire en exposer et examiner, avec une parfaite objectivité, les faits authentiques. Tel est son seul souci. S’il ne l’avait pas, il n’aurait jamais songé à écrire ce livre.
La Révolution inconnue lève le voile sur une révolution qui va faire tomber le trône des tsars, renverser le gouvernement provisoire et la bourgeoisie montante, faire trembler le nouveau pouvoir prétendument révolutionnaire qui finira par la dompter et, en cela, la détruire ; mais une révolution pourtant remplie de secrets, de controverses, de zones obscures riches en enseignements.
Voline, de son nom complet Vsevolod Mikhaïlovitch Eichenbaum (1882-1945), fut un révolutionnaire russe participant à la makhnovtchina en tant que responsable de la culture et de l’éducation. Il s’exila en France suite à la répression bolchevique.
Je peux comprendre que ma vision de ce monde brutal et injuste puisse sembler absurdement euphorique. Mais pour moi, ce que l’on disqualifie comme tenant de l’idéalisme romantique ou du vœu pieux se justifie quand cela débouche sur des actes susceptibles de réaliser ces vœux, de donner vie à ces idéaux.
La volonté d’entreprendre de tels actes ne peut se fonder sur des certitudes mais sur les possibilités entrevues au travers d’une lecture de l’histoire qui diffère de la douloureuse énumération habituelle des cruautés humaines. Car l’histoire est pleine de ces moments où, contre toute attente, les gens se sont battus ensemble pour plus de justice et de liberté, et l’ont finalement emporté – pas assez souvent certes, mais suffisamment tout de même pour prouver qu’on pourrait faire bien plus.
Les acteurs essentiels de ces luttes en faveur de la justice sont les êtres humains qui, ne serait-ce qu’un bref moment et même rongés par la peur, osent faire quelque chose. Et ma vie fut pleine de ces individus, ordinaires et extraordinaires, dont la seule existence m’a donné espoir.
L’Empire comanche, paru en 2008 aux États-Unis, est devenu un grand classique de la littérature historique. Il montre comment les Comanches instituèrent un empire prédateur fondé sur l’élevage des chevaux, la chasse aux bisons et le pillage, qui inversa radicalement le mouvement de l’expansion européenne en Amérique du Nord – jusqu’à son effondrement brutal dans les années 1870.
En un récit palpitant, Pekka Hämäläinen parvient ainsi à restituer leur place d’acteurs de l’histoire aux peuples autochtones, et invite à repenser l’histoire coloniale grâce à une approche novatrice des dynamiques à l’œuvre dans les mondes frontaliers. En ce sens, L’Empire comanche est plus encore qu’un chapitre inédit de l’histoire universelle.
Le 10 mars 1906 se produit dans l’un des puits de la Compagnie des mines de Courrières une violente explosion, déclenchant un « coup de poussières » qui se propage en quelques secondes à travers cent-dix kilomètres de galeries. La plupart des ouvriers sont immédiatement brûlés ou asphyxiés par les nuées toxiques qui succèdent à la flamme : 1 697 mineurs venaient de descendre au fond, moins de 600 remontèrent à la surface. Mais le 30 mars, après avoir errés vingt jours à travers les galeries éboulées, treize mineurs surgissent à l’air libre. Quatre jours plus tard apparaît un quatorzième rescapé.
Ce sont leurs témoignages que nous publions ici, complétés par les rapports de deux survivants du premier jour.
« Voilà ce que le sens commun et le courage industriel ont réalisé. Voilà ce qui fut l’œuvre de la sollicitude généreuse de quelques hommes ; ce que le lecteur lui-même peut aujourd’hui contribuer à rendre plus triomphant encore, s’il consent à s’employer pour guider dans la même voie les travailleurs désireux de s’émanciper eux mêmes, et non encore reliés au mouvement coopératif, à l’association de toutes les forces humaines. »
Ce récit relate une des premières expériences coopératives, celle de Rochdale en Angleterre, créée en 1844. Il s’agit de prolétaires, majoritairement des tisserands, qui décident de se constituer en coopérative de consommation afin d’avoir la maîtrise de la qualité des produits, de leur provenance et de leurs coûts. Écrit en 1890, ce texte a été édité et diffusé pour la dernière fois en 1923. Dorénavant dans le domaine public, il nous a semblé bon de le rendre de nouveau disponible agrémenté d’une préface qui le contextualise et fait le lien entre hier et aujourd’hui.
Ce livre retrace l’ensemble du parcours intellectuel et politique de Lénine, en s’attachant particulièrement à ses analyses sur (et sa stratégie vis-à-vis de) la paysannerie. La démonstration est implacable : le dirigeant bolchevik a réussi le tour de force de conduire une révolution au nom du peuple, mais contre la composante de loin la plus nombreuse du peuple russe, les paysans.
De Crisenoy montre combien il les méprisait et ne souhaitait qu’une chose, leur disparition, parce qu’ils constituaient un obstacle à l’essor du capitalisme et au fumeux projet de société industrielle communiste.
Au Moyen Âge, dans les contrées maritimes picarde et boulonnaise, les femmes et les hommes ont accueilli des barques miraculeuses, repoussé des nefs ennemies ; ils ont jeté des ponts en travers des rivières, faucardé des marais, creusé des puits, construit des moulins, planté des oyats ; ils ont pêché et fêté le hareng, ils ont vénéré les fées et les saints des sources sacrées, ils ont fait le voyage d’outremer vers la Terre sainte où certains sont devenus rois et eurent grand peur des Anglois. Tous écoutaient le bruit de l’eau, d’une eau que déjà ils tentaient de défendre contre toutes les pollutions.
À travers chroniques, chartes, romans, légendes et chants, l’autrice a voulu retrouver les fracas et les murmures de l’eau de ces siècles lointains pour raconter un certain Moyen Âge vécu sur le littoral du nord-ouest de la France. Ce livre s’adresse à tous ceux que fascine l’histoire au Moyen Âge, mais qui aiment aussi les vents de la mer et les vieux thèmes folkloriques, tous ceux qui sont attachés aux grèves, aux dunes et aux marais, tous ceux, enfin, que préoccupe le devenir de l’eau.
La question de savoir si l’Âge d’Or a existé une fois, quelque part, est ici hors de propos. La question véritable étant plutôt que des hommes, depuis toujours, ont été fascinés par l’idée d’un temps et d’un monde où l’on vivrait en toute liberté, sans être assujetti au labeur et sans être séparé par le règne de l’argent et de la propriété privée. Ce rêve conserve aujourd’hui encore tout son sens.
L’incendie millénariste livre l’histoire de différents mouvements millénaristes, traversant diverses époques, navigant sur plusieurs continents .
Il est aussi une lecture politique de ces évènements, lecture dans laquelle Hegel, Karl Marx, Friedrich Engels et Max Weber côtoient Guy Debord.
Publié en avril 1987, par le groupe Os Cangaceiros.
Nestor Makhno, protagoniste légendaire et damné de la guerre civile qui suit la révolution russe de 1917, déclenche un mouvement insurrectionnel autonome en organisant des paysans d’Ukraine qui brandissent bien haut le drapeau noir de l’anarchie.
La «Makhnovchtchina » comptera jusqu’à 25 000 partisans et la fulgurance de son action n’aura d’égal que son courage à livrer bataille : contre les armées blanches, contre les nationalistes ukrainiens et finalement contre l’Armée rouge. C’est cette épopée grandiose qui nous est racontée ici.
Mais ce livre est aussi l’évocation d’un destin hors du commun, aussi tragique que celui du mouvement auquel il a donné son nom. Celui d’un homme, fils de paysans plongé au cœur de l’un des plus grands bouleversements de l’histoire, obligé de s’exiler loin des steppes qu’il a parcourues avec tant d’ardeur, et qui, après avoir erré de prison en prison dans divers pays, devint ouvrier chez Renault et mourut dans une extrême pauvreté. Voici l’un des épisodes les plus glorieux, et pourtant méconnu, de la mémoire des vaincus.
Ce livre raconte l’histoire de Solomon Northup, un menuisier et violoniste noir du Nord. Homme libre, il est enlevé une nuit alors qu’il voyage loin de chez lui pour être vendu comme esclave. Pendant douze ans, il vit « l’institution particulière » de près : travail forcé de l’aube jusqu’au crépuscule et des coups de fouet sans cesse. Quand il retrouve enfin son statut d’homme libre, il s’attèle à décrire minutieusement ce qu’il a vécu et ce livre en est le résultat. Malgré son calvaire, il réussit à décrire l’économie du Sud avec un œil de sociologue, une économie agraire qui comble son manque de productivité et son retard en matière d’industrialisation avec cette main d’œuvre particulièrement peu coûteuse que sont les esclaves.
Solomon Northup (né en juillet 1808, mort entre 1864 et 1875) est un afro-américain né libre à Saratoga Springs, New York, qui fut enlevé pendant un voyage à Washington et mis en esclavage. Après sa libération, il s’engagea dans les mouvements abolitionnistes et dans le chemin de fer clandestin.
Ce livre s’adresse à cette part grandissante de la population déçue de « l’activisme » classique de la gauche, fatiguée par les marches et les pétitions, et désireuse, face à l’urgence de la situation écologique et sociale, de faire advenir de véritables changements.
Full Spectrum Resistance est un manuel de résistance en deux volumes s’inspirant des mouvements de lutte les plus efficaces de l’Histoire, et exposant en termes pratiques comment s’organiser et agir.
Aric McBay rassemble pour nous les précieuses leçons que nous pouvons tirer des actions des Suffragettes, des Black Panthers, de Nelson Mandela ou encore du Front de libération homosexuelle. En analysant leurs forces et leurs faiblesses, les pièges dans lesquels ils sont tombés et les raisons de leurs victoires, il met en lumière un ensemble de principes à respecter afin d’augmenter nos chances de réussite.
Le premier volume examine la construction des mouvements, leurs manières d’aborder la lutte politique, de recruter des membres et de se structurer en vue d’atteindre des objectifs déterminés, sans oublier les moyens employés afin de mettre en place une sécurité appropriée face à la répression.
Le second volume présente les actions et stratégies suffisamment efficaces pour provoquer des changements concrets. Il nous explique comment les mouvements développent des capacités critiques (du renseignement à la logistique), comment ils planifient et mènent des opérations et des campagnes réussies.