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racines

L'automne silencieux



"(...) Le nid que l'oiseau bâtit

Si petit

Est une chose profonde ;

L’œuf ôté de la forêt

Manquerait

A l'équilibre du monde."


Victor Hugo, Chanson des oiseaux (La fin de Satan), 1886.



Lorsque j'arpente les chemins de la forêt de Brocéliande, je suis souvent surpris par le silence. Un silence étonnant si l'on songe au potentiel que la faune (et la faune avicole en particulier) pourrait avoir sur une telle surface.

Mais que reste-t-il de la forêt lorsque celle-ci est pensée dans une perspective d’exploitation économique ?

La grande majorité des peuplements feuillus a fourni du bois d'industrie pour les forges jusqu'à la fin du XIXème siècle. Au XXème siècle, la forêt est devenue pour moitié un terrain de jeux militaires et l'autre moitié a vu se développer la sylviculture (pour l'entretien des espaces dédiés aux sociétés de chasse) et l’exploitation forestière industrielle.

Autant affirmer que ces types de "développements forestiers" ne se soucient pas de comment pensent les forêts...

L'exploitation forestière industrielle est l'un des principaux moteurs de la déforestation et de l'appauvrissement de la faune forestière.

Si le dendroctone s'est régalé pendant un temps des épicéas de Ponthus, le pauvre hêtre s'est retrouvé bien seul après la coupe rase sur plus de 10 hectares. Ne suffirait-il pas simplement de laisser la forêt se régénérer naturellement pour qu'un équilibre s'installe à nouveau sur le biotope ?

C'est en tous les cas ce que je constate sur l'une des parcelles qui jouxte la librairie. Depuis que la forêt comestible se transforme progressivement en forêt, le chant des oiseaux se porte bien !

Bienvenu.e.s pour les écouter ...



Pistes de lecture:


- Christopher Stone, Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ?, Éditions du passager clandestin, 1972 (2017).

- Julia Buterfly Hill, De sève et de sang, Éditions Libre, 2021.

- Eduardo Kohn, Comment pensent les forêts. Vers une anthropologie au-delà de l’humain, Zones sensibles, 2017.

- Jean Hegland, Dans la forêt, Gallmeister, 1996 (2017).

- Colin Neil, Ce qui reste en forêt, Éditions du Rouergue Noir, 2018.

- Floréal M. Romero, Agir ici et maintenant. Penser l'écologie sociale de Muray Bookchin, Éditions du Commun, 2019.



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